Diptyques
L'humain a 2 yeux et une vision binoculaire qui saisit le monde, avec accommodation du plus près au plus loin.
Et une asymétrie cérébrale, avec un cerveau gauche qui analyse le monde sous l'angle de la raison et de la logique scientifique, se concentre sur les détails, alors que le cerveau droit en perçoit les faisceaux d'harmonie, avec peu de souci du détail, mais une appréhension de la totalité instantanée, même à partir d'un fragment ; deux approches cognitives complémentaires.
L'appareil photo n'a qu'un oeil et une carte mémoire où s'enregistrent les images que plus tard on "impressionne".
Ainsi, ces diptyques où les images s'apparient : d'un côté une vision du monde prise à l'échelle humaine, et de l'autre l'image d'un objet collecté aux quatre coins du monde par différents voyageurs.
Où l’on voit que 1 + 1 = 3... Cette 3ième image, qui serait la somme des 2, n'est autre que le passage qui s'effectue de l'une à l'autre, du plus loin au plus près, du plus familier au plus étranger. Et le lien qui les unit alors, un lien de passage, temporel ou historique comme choix d'un instant, ou bien existentiel comme marque de la présence et de la condition humaine.
C'est dans cet entre deux qu'elles s'enrichissent et se dilatent, et nous emmènent ailleurs, scénarii possibles ou impossibles, réels ou irréels, mais tout d'un coup pérennes.
Fabienne Yvert